Newsletter de janvier 2026
1- Editorial de la Newsletter de janvier
Noël, au Patrimoine de l’Humanité ? Oui !
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du Monde » écrivait Albert Camus, reprenant ainsi la philosophie de Descartes. Plus simplement, foi de prof de Lettres, j’aimerai toujours vous proposer l’origine (supposée) et l’étymologie des mots de notre quotidien…
D’où vient ce nom « noël » ? Du latin « natalis dies » qui peut être traduit aussi bien par jour de naissance que par naissance du jour ? Ou plutôt du germanique « neue hell » = lumière renouvelée ? Si les linguistes s’interrogent toujours c’est que cette origine est fort lointaine et très antérieure à la Chrétienté : bien avant toute trace écrite, qui permettrait d’en élucider le mystère… Pourtant, toutes ces origines naissent de la même observation :
Les êtres humains ont toujours observé le ciel pour se donner des repères spaciaux et temporels, comme vous l’avez lu souvent dans nos Newsletters. C’est ainsi que, dans l’hémisphère nord, bien avant Jésus-Christ, toutes les civilisations ont organisé des fêtes, à cette époque de l’année, pour célébrer avec joie ce que les scientifiques appellent aujourd’hui : le solstice d’hiver.
Ainsi, plus de 3000 ans avant J.C. les Egyptiens célébraient la naissance d’Aïon, fils du Dieu Osiris, adoré comme le « soleil naissant » parce qu’il était né, marqué au front par une étoile d’or. Les Celtes allumaient de grands feux pour rendre hommage au jour qui allait triompher de la nuit puisqu’ils avaient repéré qu’à partir de cette période de l’année, les jours rallongent (inversement, ils avaient aussi repéré le solstice d’été, à la fin du mois de juin). Dans l’Antiquité, les Romains célébraient les Saturnales en ornant leurs maisons de feuillages verts, symboles de prospérité et d’espoir, et ils organisaient de grands banquets où ils s’offraient des petits présents symboliques. Dans les Pays scandinaves, on fêtait le Dieu Yul parce qu’il ramenait la terre vers le soleil. Et l’on pourrait encore en citer bien d’autres, des exemples…
La Bible n’indiquant aucune date précise, on ne connaît pas celle de la naissance de l’Enfant Jésus. Les Chrétiens l’ont donc choisie symboliquement, puis imposée, pour supplanter les très nombreux cultes païens pratiqués à cette période de l’année. En hésitant un peu, toutefois : ils ont longtemps préféré célébrer d’abord l’arrivée des Rois-Mages puis Pâques. En fait, le culte de Noël chrétien n’est apparu qu’en 330 ap. J.C. et en Perse.
Aujourd’hui encore, cette célébration chrétienne du « petit Jésus » intègre plus ou moins facilement dans ses festivités, de nombreuses fêtes aux origines païennes, situées fin décembre ou début janvier, telles que la Babouchka de Russie, Le Père Chalande de Suisse, la Julbock, chèvre de Noël des pays scandinaves, La Frau Holle, Dame Hiver d’Allemagne ou la Befana d’Italie. Sans parler des régions de France, avec Saint Nicolas, la tante Arié, le Père Janvier ou le fameux Père Noël contre lequel la Chrétienté a longtemps lutté, mais dont le mythe s’est quand même répandu dans tout le pays, au début XXè siècle. Et contrairement à la légende, le Père Noël existait, mais habillé en vert, bien avant que la marque Coca-Cola ne l’habille de rouge.
Les couleurs symboliques de Noël ? Le vert de l’espoir et le rouge de la chaleur et de l’énergie, qui reviennent dans toutes ces traditions, avec des symboles associés, peu à peu : le sapin, arbre bien vert à cette période de l'année, la lumière et la chaleur : les bougies, le feu, la bûche, etc.
Ce que l’on peut en conclure ? Que regarder le ciel et respecter le cycle des saisons et ses grandes dates charnières est une nécessité qui nous inscrit dans la succession des générations, depuis la nuit des temps. Donc réjouissons-nous que ces dates suscitent des envies de trêves et de fêtes pour oublier un temps nos soucis et profiter des plaisirs de la convivialité ! Avec modération ? Oui : « Que des choses pas trop commerciales », merci M. Souchon. Pour ne garder que le meilleur, mais en rejetant la folie... de la surconsommation et de la gabegie ?
Un souhait pour cette nouvelle année, 2026 :
N'oubliez pas de vous inscrire à nos sorties en mer qui reprendront, en toute sécurité et en fonction de la météo, à partir du 7 janvier.
Bonnes fêtes de fin d’année à tous, selon vos goûts et vos traditions familiales...
Oui, profitons-en, sans inquiétudes et avec plaisir, puisqu’en France, depuis le 9 décembre 1905, la Loi de Séparation de l’église et de l’état a institué le principe fondateur de la Laïcité qui protège toutes nos croyances et garantit leur liberté d’expression, mais dans les limites du respect et de l’ordre public, évidemment !
2-Mon conseil de lecture du mois :
Un roman de Hugo Verlomme que l’on classe aujourd’hui dans les dystopies : Mermère éditions actu SF ISBN-13. 978-2709607896. Son chef-d’œuvre, à ce jour…
Présentation de l’auteur :
Hugo Verlomme (1952- ) est un écrivain français contemporain qui se dit « écrivain de la mer » sur son site web. Son œuvre est une ode au milieu maritime qui le passionne et l'a toujours inspiré ainsi qu'une ode à sa flore et à sa faune, particulièrement les cétacés.
D’abord journaliste dans les années 1970, Hugo Verlomme est devenu écrivain très jeune et a fait publier Détour un premier récit de voyage, puis Cowabunga ! premier livre français sur le surf, en 1976. Mais c’est avec son roman, Mermère, Prix Fiction 1978, qu’il connaît le succès. Un peu oublié durant quelques années, ce roman a été revu et corrigé par son auteur et réédité en 2020 par les éditions ActuSF.
Sa passion pour l’océan l’a toujours poussé à voyager par mer et il a été un des premiers voyageurs en cargo : il a publié 7 éditions du Guide des voyages en Cargo, seul guide sur ce sujet. Très impliqué dans la défense des océans, il a créé, en 1989, une Association de Défense des Cétacés : Réseau-Cétacés https://www.reseaucetaces.fr/
Hugo Verlomme a, à ce jour, écrit une trentaine de livres consacrés, pour la plupart, à l’océan. Écrivain jeunesse également, ses romans sont étudiés dans les collèges, comme L’homme des vagues ou Le Fantôme des plages. Très pédagogiques, ses histoires fictives se mêlent à des informations à valeur documentaire reliant le réel à du Fantastique, emprunt de spiritualité.
L’auteur se rend souvent en milieu scolaire pour y parler de sports nautiques comme le surf, mais il y associe également le futur de l’océan et l’écologie. Il donne également des conférences sur ces thèmes et intervient dans plusieurs médias : vous pourrez trouver quelques interviews de lui ou captures vidéos intitulées « Lire sur la vague » sur YouTube.
Depuis quelques années, Hugo Verlomme travaille avec sa ville, Capbreton, pour faire connaître le « Gouf de Capbreton », un canyon sous-marin qui commence tout près de chez lui, dans les Landes, devant les plages où il pratique encore le bodysurf.
Mermère : le début de l’histoire, en quelques mots, pour vous inciter à la lire :
A la suite d'une étrange catastrophe, un groupe d’êtres humains a été chassé de la Terre et s’est réfugié dans les mers, dans un continent englouti qu’ils nomment Mermère. Ce peuple se nomme donc les Noés, et, au fil des années, il s'est créé des traditions, un nouveau langage et des façons de vivre, en harmonie avec le milieu marin, sa flore et sa faune, dont des cétacés avec lesquels ils savent parfaitement communiquer. Un paradis sous l'océan... Mais un homme d'état despotique fait peser une menace fatale pour la Terre, qui condamne l'équilibre de Mermère ! Un des Noés, Horn, né d'une mère transfuge de la terre et d'un père descendant des fondateurs noés est tout désigné pour le contrer puisqu’il connaît les deux mondes, antagonistes…
Tout au long de l'intrigue, l'auteur construit et décrit longuement le peuple des Noés, avec ses mœurs et coutumes idéales. C’est surtout la joie de vivre des Noés et la parfaite harmonie qu'ils ont su développer avec leur nouvel écosystème, tant au niveau de leur physiologie que des liens qu'ils cultivent avec les cétacés, qui séduisent le lecteur et l’entraînent dans ce monde utopique, créé par Hugo Verlomme. Une belle invitation au rêve... Son écriture, soignée et poétique, peint à la fois l'âpreté et la beauté du milieu marin.
Certains lecteurs ont rapproché Mermère d’un autre roman culte de la même époque : Dune… Mais je ne partage pas cet avis et je trouve que Mermère est plus inspiré et inspirant ! Toutefois, comme pour Dune, une adaptation cinématographique de Mermère est prévue. Plus accessible pour ceux qui n'ont pas encore découvert le plaisir intense de la Lecture, pourquoi pas ?
Aujourd’hui, ce roman prémonitoire de l’anthropocène et de nos temps d'urgence climatique suscite l'admiration. En plus, Hugo Verlomme me semble un précurseur actif que je vous recommande de découvrir si vous ne le connaissez pas encore.
3- Un autre de mes coups de cœur de l’année 2025 : la connaissez-vous ?
Florence Porcel (1983- ) un bel exemple de vulgarisation scientifique, testée et approuvée !
En 2013, elle a d'abord rejoint l’équipe de La Tête au carré, le magazine scientifique (que je vous recommande aussi) de France Inter, animé par Mathieu Vidard.
En décembre 2014, en plus de La folle histoire de l'Univers, elle développe, sur sa chaîne YouTube, des vidéos de vulgarisation scientifique, dans le domaine du spatial et des Sciences de l'Univers. Elle recherche alors et obtient peu à peu la collaboration de scientifiques reconnus.
En 2015, elle parvient à accéder au second tour de la sélection du projet Mars One, qui envisage de créer une colonie sur Mars, où les lits de ce qui devait être des cours d'eau ont été retrouvés ! Elle participe à une simulation de séjour sur Mars au sein de la Mars Desert Research Station avec une série de vidéos intitulées Comment ça Mars ? qui relatent son expérience.
Fin 2015, elle met en ligne, sur sa chaîne YouTube, un documentaire sur L'Exoconférence, le spectacle d'Alexandre Astier sur la vie extraterrestre. Intitulé La folle histoire de l'Exoconférence, elle s'y entretient avec Alexandre Astier qui lui répond en y ajoutant sa vision du théâtre et de la culture, son goût pour le partage des connaissances avec le grand public, son rapport aux réseaux sociaux sur des thématiques scientifiques et philosophiques, le tout illustré par les propos d'experts, comme le comédien François Rollin, le philosophe des sciences Étienne Klein ou encore l'astronaute Michel Tognini.
En 2016, elle crée la société de production Effervescence lance String Theory, une autre chaîne YouTube de vulgarisation scientifique. Florence Porcel est l'autrice et l'interprète de Spatialiste, l'un des programmes de la chaîne, en partenariat avec le CNES puis elle publie L'Espace sans gravité aux éditions Marabout, un livre qui regroupe une trentaine d'anecdotes véridiques sur l'histoire du spatial et des Sciences de l'Univers.
En 2017, elle signe le scénario et les dialogues de Mars Horizon, une Bande Dessinée parue aux éditions Delcourt et dessinée par Erwann Surcouf. Qualifiée de « vulgarifiction », c'est la première publication d'une nouvelle collection, nommée Octopus, qui mêle narration et savoirs, co-éditée par l'auteur et dessinateur Boulet. Cinq ans après la publication sur sa chaîne YouTube du premier épisode de La Folle Histoire de l'Univers, Florence Porcel publie La Folle Histoire du Système solaire aux Éditions Dunod, une vulgarisation scientifique présentée avec humour, adaptation littéraire de ses podcasts vidéos.
En 2019, elle publie son troisième livre de vulgarisation scientifique intitulé Les big secrets de l'Univers aux Éditions Dunod, préfacé par l'astrophysicien Hubert Reeves.
En 2021, c'est avec l'astrophysicien Roland Lehoucq qu'elle écrit L'Humain dans l'espace, entre réel et fiction. Roland Le houcq est astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), conférencier et auteur. Il a enseigné à l’École polytechnique et à Sciences Po Paris. Il a été commissaire scientifique de plusieurs grandes expositions (Cité des sciences, Palais de la découverte). Il a publié de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique : D’où viennent les pouvoirs de Superman ? (EDP Sciences, 2003) et Faire de la science avec Star Wars (Le Pommier, 2005 / éd. Le Bélial, 2015).
Et un nouvel astéroïde, de 3,5 km de diamètre, a été baptisé à son nom par l’Union astronomique internationale (UAI). Une belle reconnaissance, non ?
4- Les événements Carry Voile prévus pour le mois de janvier :
Le samedi 24 janvier 2026 de 17h à 20h : Assemblée générale de Carry Voile en salle de réception, Espace Nautique Roger Grange, Port de Carry-le-Rouet. Entrée gratuite sur inscription sur notre site, à partir du 20 décembre.
Ordre du jour :
• Accueil par Jean-Jacques Meslière, actuel président de Carry Voile
• Approbation du compte-rendu de l'assemblée générale du 25 janvier 2025
• Rapport moral du président pour l'année 2025, par Jean-Jacques Meslière
• Rapport du secrétaire par Jean-Pierre Montagnon
• Rapport financier 2025 par William Lalanne
• Compte rendu des Sorties en mer du Club par Denis Stampardo, vice-président de Carry Voile
• Budget prévisionnel 2026 : Montant des cotisations (avec une augmentation de la cotisation Club de 5,00 € pour 2027, applicable à partir de septembre 2027).
• Projets pour 2026 présentés par Jean-Jacques Meslière
• Elections des membres du conseil d'administration : 5 postes de membres, arrivés en fin de mandat, à pourvoir :
o Jean-Jacques Meslière, président
o Denis Stampardo, vice-président
o Jean-Pierre Montagnon, secrétaire
o Eva Bapst, responsable animation et festivités
o Frank Colmant, administrateur
• Questions diverses
IMPORTANT Cette assemblée générale sera suivie d'un indispensable moment convivial : galettes des rois au programme ! :)
5- Réponses aux quizz du mois de décembre :
a) Question du régatier proposée par Denis : Où trouve-t-on les ouragans ? Réponses B et C : A- Dans l’hémisphère nord B- Dans l’hémisphère sud C- Dans les océans D- En Méditerranée.
b) Question pour les néophytes, empruntée par Yveline : En pleine mer, au large, je découvre un rideau gris sous les nuages : qu’est-ce que c’est ? Réponse A : Une trombe d’eau B- Le dieu Eole qui étend son linge C- Une nuée de sauterelles. Une question bien difficile ! :)
6- QUIZZ de ce mois de janvier :
a) Question du régatier proposée par Denis :
Au portant, dans le petit temps, si le vent mollit et arrive par bandes de risées, comment est-il plusjudicieux de naviguer ? A- à tribord ou B- à bâbord ?
b) Question pour les néophytes, de Yveline :
Qu'est-ce que l'on nomme le rappel pour l’équipage d’un voilier ?
A- Les équipiers doivent tous être reliés et sécurisés par une écoute B- Le Capitaine n’est pas content de la manœuvre effectuée par ses équipiers et leur rapelle les règles de sécurité C- Le Capitaine souhaite limiter la gîte de son voilier et le stabiliser en demandant aux équipiers de tous se placer sur un flanc du voilier ?
Sur ce, je vous souhaite de passer de bons moments conviviaux, en toute sérénité !
Carry Voilement vôtre, Yveline
Bonnes fêtes de fin d’année à tous, selon vos goûts et vos traditions familiales...
Et... le décompte a commencé : à très bientôt, dès le mercredi 7 janvier 2026, sur l’eau !