Newsletter d'avril 2025, ou journal de bord de...
Bonjour à tous :)
C’est avec grand plaisir que j’ai lu tous vos commentaires sympathiques, dans la Newsletter du mois de mars, et je suis ravie d’avoir trouvé des lecteurs qui m’encouragent à poursuivre…
Ah justement, parlons-en ! La prof de Lettres que je resterai toute ma vie est heureuse que vous me proposiez de trouver une autre appellation, plus française que Newsletter, à cette publication mensuelle et j'aime le nom de "journal de bord" qui évoque la navigation. Mais mon implication très subjective et à la première personne, ne répond pas à la définition de ce genre. Donc, au risque de vous surprendre, je ne crois pas qu'éviter Newsletter soit une bonne idée.
La langue dite « anglaise » (qui n’est pas celle de Shakespeare, loin de là, mais de l’états-unien si vous me permettez ce néologisme) nous sert aujourd’hui de langue véhiculaire internationale. C’est un fait que je suis bien obligée de constater, même si j'ai envie de défendre*, régulièrement, la langue française contre l’invasion d’un prétendu vocabulaire "anglais" dont nous pourrions facilement nous passer. Effectivement, le français ne manque pas de vocabulaire et, selon moi, certains anglicismes ne sont souvent qu’une forme de snobisme. Quelques exemples ? Pourquoi dire « challenge » au lieu de défi ? Pourquoi dire « best off » plutôt que florilège ?
Mais je préfère vous laisser le plaisir d’en retrouver ou d’en suggérer bien d’autres dans vos commentaires … :)
Les anglicismes peuvent paraître un danger pour la langue française. Pourtant, depuis fort longtemps, certains anglicismes ont été totalement assimilés : de nos jours, peut-on se passer de flirter (venu du français fleureter ou conter fleurette) ou de week-end dont le sens a dépassé la simple traduction de "fin de semaine"? C'est la magie des mots : entre langues vivantes, les mots voyagent et s'échangent depuis toujours et le français a totalement intégré ou assimilé bien des mots, venus de tous pays : bière, orange, yaourt, cacahuète, spaghetti, redingote, pantalon, kimono, etc. (amusez vous à retrouver leur pays et leur langue d'origine... )
Alors, to be or not to be une Newsletter ou trouver un nom plus français ? That is the question ! :)
Pour ma part, je suis inscrite à de nombreuses Lettres d'information, qu'elles se disent Newsletter ou pas, car je suis d'un naturel tolérant et que cet anglicisme est entré dans nos habitudes.
Historiquement, toute langue coalise, au cœur d’une civilisation et d’un pouvoir. Nos lointains ancêtres l’ont compris depuis toujours : pour conquérir un territoire, il vaut mieux interdire la langue et la religion des indigènes. C’est ainsi que les Romains ont imposé le bas-latin (devenu l'Ancien français) les Espagnols ou les Portugais leurs langues (et leur religion) en Amérique du sud, etc. Plus près de nous dans le temps, en métropole, des gouvernants ont fait peu à peu disparaître la plupart des langues régionales de l’hexagone en imposant le français comme langue unificatrice, et en justifiant cette forme d’autodafé par des valeurs civilisatrices. Le provençal ou l’occitan en ont fait les frais, le breton, le corse et le basque un peu moins... ? Face à une telle volonté impérialiste, une partie de ces populations résiste, le plus souvent, en revendiquant ses origines culturelles et sa langue vernaculaire. Au présent, j’ai pu le constater avec quelques jeunes élèves ukrainiens qui ne parlaient pourtant que le russe, mais qui, réfugiés en France, apprenaient l’ukrainien grâce à leur téléphone : « Résiste, prouve que tu existes ! »
Alors, que dire de cette omniprésence de « l’anglais » dans notre français quotidien, dans le vocabulaire de la Voile comme dans de nombreux domaines, techniques ou scientifiques ? Plutôt que de me battre contre le courant, je préfère adopter une philosophie stoïcienne du genre : "Tout ce qui ne te convient pas et que tu peux changer, change le au plus vite. Mais si tu ne peux pas le changer, accepte le et adapte toi, pour ne pas en souffrir". Je trouve donc qu'un anglais basique, de 300 mots de vocabulaire minimum, peut se révéler fort utile : c'est une langue véhiculaire simple, une sorte de langue universelle, comme le latin l’a été, ou comme le français au XVIIIe, grâce aux philosophes des Lumières. Aujourd’hui, comprendre et parler l’anglais est moins élitiste puisque cette langue peut nous permettre de trouver un interlocuteur et de nous débrouiller à peu près partout dans le monde. Mais ce n'est qu'une langue utilitaire, répondant à des besoins fondamentaux. Un être humain peut-il s’en contenter ? Je vous laisse deviner ce que j'en pense !
Donc, dans la même veine de réflexion, en découvrant la Voile, je me suis d’abord heurtée à un vocabulaire nouveau qui m’a souvent donné… du bout* à lover*. C'est ma traduction personnelle de « fil à retordre », en jargon de Voileux ! :) Comme je ne voulais pas passer pour une tanche (un poisson d’eau douce) j’ai repris des habitudes scolaires en apprenant une liste de vocabulaire, avec traduction. En bonne élève, je la révisais juste avant de m’endormir, pour mieux retenir, ou avant de sortir en mer, pour me rassurer. Parfois je retiens, parfois j'oublie, mais je progresse : quand on me dit : « abattre » ou son contraire, « loffer », je n’ai plus besoin de traduction, alors que je suis obligée de retraduire si on me dit : « tire » ou « pousse » pour m’aider. C'est gentil, mais inefficace : le vocabulaire s'apprend mieux "en situation" et s'il est utilisé à bon escient, il est plus facile à retenir. Parfois, il m’est arrivé de rêver de ces mots : signe bien connu d’une assimilation.
Conclusion : on peut apprendre à tout âge, et ça aide à rester bien vivant !
Mais pourquoi ce jargon ? Tout d’abord, il est évident qu’il est indispensable. Parce que tout métier ou activité nécessite un vocabulaire spécifique, très précis, permettant aux pratiquants d’aller plus vite dans l’action et de réduire leur communication à l’essentiel. Ce jargon gêne tout novice qui a du mal à trouver sa place et qui peut se sentir isolé parce qu’il peine à en retenir le vocabulaire ou parce qu’il l’utilise mal, en suscitant quelques moqueries. Car tout jargon relie aussi une communauté qui peut se montrer un peu … communautariste, à ses heures ! :)
Toutefois, découvrir la richesse et l’originalité des mots du jargon nautique est un nouveau domaine linguistique, passionnant à explorer. Très vite, j'ai remarqué que le jargon de la voile mêlait à de nombreux mots anglais, une acception particulière de mots français. En passionnée des mots, je m’amuse souvent à en rechercher l’origine dans mes dictionnaires étymologiques, car la plupart des Voileux ou Voileuses les utilisent sans se poser de questions. Et j’ai découvert, avec admiration, que la voile utilise un étrange lexique, chargé de toute l’Histoire de ses très lointaines origines. Parfois, un mot vient d’un français totalement désuet comme le mot « amure » : probablement une trace de l’Ancien français qui désignait une pointe, au Moyen-âge. Ce jargon contient aussi de nombreuses analogies ou métaphores comme le nom de « goélette » venu probablement de « goéland » à cause de son aspect effilé, ou comme le « piano » qui désigne l’endroit où tous les bouts* reviennent pour être bloqués ou débloqués, ou bien « l’oreille de chien », un anneau permettant d’attacher la sangle d’un ris, de l'Ancien français ariser = réduire.
Mais attention aux confusions ou aux faux-amis ! Comme les nœuds marins, le jargon nautique peut paraître un jeu, mais c’est aussi du sérieux. Ainsi, une écoute* n’est pas le substantif du verbe écouter et il ne signifie pas qu’on vous reproche votre manque d’attention. Ce serait un tout autre mot en fait, que l’on pense venu du mot « escote » des premiers grands navigateurs : les Vikings ! Mais ce n’est qu’une supposition, sans aucune certitude, comme c'est souvent le cas en étymologie… De même, loffer (ou lofer ) qui signifie ramener l'avant du bateau dans le lit du vent, est un dérivé de « lof » = un fainéant, quelqu'un qui flâne. Ce qui n'est pourtant pas le cas du bateau, s'il lofe trop ! Il s'agit probablement d'un ancien substantif français devenu anglais au moment de la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant, au XIe siècle. En anglais, il s’est transformé en « luf » ou « loof ». Quant à lover, non, non, rien à voir avec le mot anglais « amour » : pensez plutôt à votre chat quand il se love dans votre meilleur fauteuil, au soleil : c’est une image métaphorique de la façon dont votre écoute doit être bien enroulée, pour ne pas faire de nœuds et pour se déployer facilement, prête à bondir, comme votre chat.
Donc, dans ce vocabulaire, si les mots ne sont pas qu'anglais, ils sont pourtant fort nombreux, probablement en raison de toute son histoire et de la prééminence des Anglais sur les mers, leur statut d’insulaires les ayant amenés à partir à la conquête d’autres territoires. Mais ce lexique s'impose surtout aujourd’hui parce que l’anglais est devenu une langue dominante dans le domaine commercial et en fin de compte, une langue véhiculaire précieuse, quand plus de 7000 langues sont parlées dans le monde.
Bref, vous m’avez comprise, si vous venez faire (au minimum) une sortie découverte (gratuite) avec nos skippers le mercredi ou le samedi ou, au moins une fois par mois le dimanche (selon la météo), vous découvrirez la mer et ses beautés, de nouvelles activités sportives et, en prime, une extension de votre vocabulaire avec ce jargon de la Voile, très riche !
Alors garder Newsletter ou trouver un mot plus français ? Là est la question ! :)
Amicalement vôtre, Yveline Lagelée
*Mais la langue française étant née, officiellement, le 6 septembre 1539, je ne crois vraiment pas qu'elle ait besoin de moi ! :)
*Un bout (à prononcer boute) ou une écoute sont des cordages. Le nom de corde étant tabou sur un voilier car il n’était réservé qu’à la corde des mutins que l’on pendait haut et court ou à la corde de la cloche, indispensable dans le brouillard…
Quels sont nos amers ?
Rappel si vous avez oublié cette acception du mot « amer » comme substantif : les amers sont des points fixes, à terre, facilement identifiables, par les pilotes de bateaux ou d’avions.
Après Le Planier en mars, ce mois-ci :
La Tour des Floralies
La Tour des Floralies est un amer très sûr, visible à des milles nautiques, car c’est un bâtiment de 57 mètres (17 étages) qui a créé, et crée toujours, de nombreux débats ! Souvent jugée "verrue" inesthétique, gâchant le paysage de la Côte-Bleue et du massif de La Nerthe, elle a pourtant bien des qualités…
La Tour, comme on l’appelle tout simplement à Carry-le-Rouet puisqu’il n’y en a qu’une, a été construite au début des années 70, au moment où l’un des quartiers de Carry-le-Rouet devenait une commune à part entière : Sausset-les-Pins. Cette Tour a été bâtie à la place d’un ancien château de la ville de Carry, qui était d'abord devenu un hôtel/restaurant, puis avait été abandonné pendant plusieurs années, malgré son vaste parc arboré et son jardin botanique.
Photo prise en 1972 pendant la construction de la Tour, figurant dans un recueil de photographies anciennes, disponible à la bibliothèque de Carry-le-Rouet : Les Oursinades, ouvrage collectif.
Bâtie à la place de cet espace vert, face à la mer, au début de l’avenue Aristide Briand et juste devant le port, la Tour a d'abord été construite pour attirer et loger des estivants à Carry. C’était la première partie d’un vaste projet immobilier touristique qui n’a finalement pas pu voir le jour, ouf !
Aujourd’hui, de nombreux logements restent en location saisonnière, mais elle est aussi un lieu de vie idéal pour de nombreux Carryens qui disposent ainsi d’une vue imprenable sur le Port et sur le large, ainsi qu'une totale proximité avec tous les commerces et les commodités du centre-ville. Au rez-de-chaussée, elle abrite plusieurs commerces et aux premiers étages, quelques professionnels : ostéopathe, nutritionniste, psychologue... De plus, elle rassure ses habitants les plus anxieux car elle dispose également de la présence permanente d’un gardien, logé dans la Tour, et possède son petit parking sécurisé, exclusivement réservé aux résidents.
De l’avis de tous, extérieurement, elle n’est pas plaisante à regarder ! Ce qui ne l’empêche pas d’être l’amer des skippers de Carry Voile, pour mettre le cap sur l’entrée du Port de Carry. De l’intérieur, dans tous les appartements, la vue sur mer, à presque 150°, est vraiment fascinante, par tous les temps. Tous ceux qui ont eu le privilège d’accéder à l’un de ses vastes balcons en repartent ravis par ce promontoire : un poste de vigie ou de photographe idéal ! :)
Les événements de mars 2025 :
1) Le 9 mars, le Repas coquillages de Jeanpy :
Programmer des événements et des sorties suppose de les organiser et de vous les annoncer longtemps à l’avance…
Tous les ans, Jeanpy organise un grand « Repas coquillages » annonciateur des beaux jours. Il était donc programmé pour le 9 mars : tout avait été prévu, budgété, commandé, organisé… et les invitations étaient lancées. Malgré une opération et un début de convalescence qui l’empêche de se tenir debout longtemps, Jeanpy n’avait donc pas voulu remettre à plus tard : ce n’est pas son style. Denis le secondait donc efficacement, avec sa discrétion habituelle, et tous les membres du bureau tentaient de leur alléger un peu la tâche, chacun selon ses compétences, par amitié.
Mais je crois que ces coquillages faisaient de la résistance pour ne pas être mangés ! Et la météo s’était mise de leur côté : le vent empêchait d’utiliser un barnum. Les réchauds à paëlla ne pouvent pas être utilisés à l’intérieur et les grandes marmites ne tolérent pas l’induction… Je préfère vous faire grâce de toutes les péripéties parce que certains s’ennuieraient. En aparté, et pour tous ceux qui aiment les textes fondateurs, juste pour le plaisir, je me permets quand même : nous voguions de Charybde en Scylla… :)
Fallait-il renoncer ? Certains l’auraient fait, mais Jeanpy est resté droit dans ses bottes (d’une marque que je ne cite pas puisqu'elle ne nous sponsorise pas). Jeanpy, donc, est resté aussi droit que possible. Son genou lui fait encore mal et s'il accepte de se ménager un peu, c'est pour ne pas compromettre son retour à la barre de son Pégase : « Celui qui combat peut perdre. Celui qui ne combat pas a déjà perdu. » Oui, je sais, c’est une devise de Bertold Brecht. Je crois pourtant qu’il a de nombreux prosélytes à Carry Voile... Ce jour-là, les retrouvailles ont été très sympathiques, les plus motivés s’y sont tous mis, copains à bord, chacun tenant son rôle dans ce nouvel équipage. Et leur bon sens pratique a prévalu sur l’adversité !!
« S’il vous manque quelque chose n’hésitez pas à nous le dire, on pourra vous expliquer comment vous en passer. » a pu assurer Jeanpy à tous les convives, sous le charme de son humour.
Nous avons donc su apprécier à sa juste valeur cette journée très conviviale, bien à l’abri derrière les vitres de la salle de l’Espace nautique, avec de superbes vagues de tempête pour décor. Une réussite ! Les assiettes étaient fort bien garnies de délicieux coquillages variés, accommodés de façon originale et les verres pleins, mais avec modération, comme préconisé... pour que Carry Voile vive longtemps et se renouvelle dans le même esprit.
Haut, les voiles ! Merci à Jeanpy et à vous tous, pour votre engagement et votre sourire.
2) La Formation VHF de Jean-Paul, du 15 et 16 mars :
Programmer des événements et des sorties suppose de les organiser et de vous les annoncer longtemps à l’avance… Oui, si vous m'avez bien suivie, je vous l’ai déjà dit. :)
Tous les ans, Jean-Paul organise une Formation à la VHF, gratuite.
Mais qu’est-ce que la VHF (very high frequency) et à quoi sert-elle ? Même si la Voile est de la Navigation de Plaisance, comme nous l'a rappelé Jean-Paul, "vous n’êtes pas seul en mer", et heureusement ! Il est donc fondamental, pour vous comme pour tous les autres navigateurs, de pouvoir COMMUNIQUER, et ce, pour différentes raisons : détresse, urgences ou sécurité, pour vous ou pour les autres, avec d’autres navigateurs ou avec les secours à terre.
Des centres de coordination des secours ont donc été créés : ce sont des stations côtières responsables des opérations de sauvetage, sur une zone déterminée. Il existe différents CROSS : Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage. Le 196 permet de les contacter facilement à partir d’une ligne fixe ou d'un portable. C’est un numéro précieux, que vous pouvez d'ores et déjà enregistrer sur vos téléphones, quel que soit votre sport nautique. Mais sur un voilier, votre téléphone peut ne plus trouver de réseau. Dans ce cas, la VHF permet de toujours recevoir des informations, des alertes de la météo marine ou de communiquer avec le CROSS dont dépend votre position en mer. Le CRR, Certificat Restreint de Radiotéléphoniste du service mobile maritime est alors vivement recommandé, même aux plaisanciers. Pour certaines catégories de navires, il n’est pas encore obligatoire mais il le deviendra probablement dans un avenir proche, selon Jean-Paul.
Pour obtenir cet examen du CRR, tous les candidats doivent adresser à l’ANFR, l'Agence Nationale des Fréquences (www.anfr.fr) les pièces suivantes :
- Un formulaire de demande d’inscription dûment complété
- Une copie d’une de vos pièces d’identité (Carte Identité, Passeport ou Livret de Famille)
- Deux photos récentes (3,5 x 4,5) avec nom et prénom au verso
- Le chèque du droit à l’examen (78 euros en 2025)
Cette année, pour assurer une meilleure préparation à cet examen, Jean-Paul avait jugé bon d'apporter quelques modifications à sa pédagogie, et elles ont été très appréciées :
Le vendredi 15 mars de 18h à 20h30 Jean-Paul a assuré toute une Formation théorique, avec ses connaissances solides, ses expériences personnelles et quelques anecdotes amusantes qui aident à retenir. Un livret d’une cinquantaine de pages « Utiliser correctement la VHF » offert par L’Association des Usagers du Port de Sausset (UPS), nous a été confié.
Là encore, j’ai pu remarquer qu’un anglais basique était utilisé comme langue véhiculaire internationale, et il vous sera indispensable si vous vous éloignez des côtes françaises ! Mais rassurez-vous, même si vous avez un passif avec l’école, il n’est pas difficile à retenir et le livret fourni par l’ANFR vous en a fait un tableau, avec traduction française, qui peut toujours être gardé sur les bateaux : "pensez toujours au stress" nous a conseillé Jean-Paul, et apprenez aussi l’alphabet phonétique international qui permet de bien nommer votre bateau en cas de faible signal :
Alpha, Bravo, Charlie, Delta, Echo, Foxtrot … X-Ray, Yankee, Zulu. "Allez, un peu de gym pour votre mémoire : amusez-vous à m'épeler plusieurs noms", nous a demandé Denis S. par la suite !
Le lendemain, samedi 15 mars, à 10 heures cette première partie de la formation a été complétée par quelques QCM de passage du CRR des années passées, pour conforter les connaissances acquises la veille. Passés en commun avec des échanges sérieux ou parfois gentiment moqueurs, ces QCM ont tous été très réussis par notre assemblée, jusqu’à midi.
Après une agréable pause repas, offerte par Carry Voile, et malgré une météo qui ne nous permettait pas de sortir en mer, une Formation pratique a quand même eu lieu à l’abri du port, sur plusieurs bateaux, jusqu’à 15 heures environ. Postes VHF ou AIS (Automatic Identification System) en mains, nous ne pouvions pas nous permettre d'en utiliser toutes les fonctions, bien sûr, mais nous en avons découvert les différents claviers et leurs fonctions, ce qui nous a permis de concrétiser un peu mieux encore, nos connaissances nouvelles.
A noter : la VHF est régulièrement utilisée lors de chaque sortie des bateaux de Carry Voile car elle permet de garder le contact entre eux et d'assurer la sécurité. D'ailleurs la réglementation actuelle (division 240) impose à chaque bateau équipé d'une VHF de veiller en permanence, sur le canal 16, lorsqu'il est en mer.
Bravo et merci à Jean-Paul, à tous les autres skippers, à quelques visiteurs déjà détenteurs du CRR et à tous les équipiers présents au cours de ces deux journées, car elles ont mêlé le sérieux et la bonne humeur pour le bien de Carry Voile et de la Plaisance, afin de naviguer en toute courtoisie et surtout, en sécurité.
Mes conseils de lectures :
La météo de mars ne nous a pas permis de sortir très souvent en mer et « En avril, ne te découvre pas d’un fil » ? Alors, si vraiment aucune sortie n’est possible, quoi de mieux que de rester au chaud sous la couette ? Avec … un bon livre !
Ah, je vois, vous aviez pensé à autre chose ? Vous avez parfaitement raison, mais un bon livre, c’est très agréable aussi. :)
En repensant à mes anciens plaisirs de lecture, j’ai eu envie de relire un bon roman. Comme j’adore qu’on me mène en bateau et qu’on me raconte des histoires, j’ai donc choisi de relire le roman de Pierre Loti Pêcheur d’Islande. Découvrir des talents nouveaux, c’est agréable, mais relire les romans qui nous ont fait vibrer, c’est comme reprendre un cap que l’on a déjà pris : ce n’est ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre histoire. C’est aussi un moyen de se retrouver, en sachant à l’avance où l’on va, en redécouvrant des choses que l’on n’avait pas remarquées ou oubliées. C’est donc un nouveau plaisir, bien balisé, avec des amers connus. :)
Si vous êtes trop jeunes, vous ne le connaissez probablement pas :
Lisez donc Pierre Loti (1850-1923), cet auteur un peu oublié, qui a pourtant eu un immense succès et a été traduit dans des dizaines de langues. Officier de marine pendant 42 ans, il a aussi été un écrivain de talent, auteur d’essais, de journaux et de romans et enfin, élu à l’Académie française en 1891. Pêcheur d’Islande est son roman le plus connu.
C’est une histoire racontée à la façon des Naturalistes. Comme Zola a pu le faire pour les classes ouvrières, Pierre Loti raconte, avec beaucoup d’empathie, la rudesse de la vie des gens de mer au XIXe siècle, en Bretagne. Que tous ceux qui prétendent que notre époque est très rude pour les jeunes adultes, lisent ou écoutent un peu plus nos anciens ou au moins, lisent cette histoire : celle de Yann, Sylvestre et la jeune Gaud, les départs annuels des hommes dans de grands voiliers, pour pêcher la morue dans les eaux de l’Islande, affrontant les métamorphoses incessantes de la mer et sa météo, souvent hostile. Mais je trouve que les plus beaux passages de ce roman sont ceux qui décrivent une mer personnifiée (personnage à part entière) avec ses tempêtes fracassantes, ses accalmies totales et ses brumes angoissantes :
« Et là, tout près, la Mer toujours, la grande Nourrice et la grande Dévorante de ces générations vigoureuses, s’agitait, elle aussi, faisant son bruit, prenant sa part de la fête. »
Et en voici un court extrait, choisi par un manuel scolaire des années 70 : le Lagarde & Michard.
« C’était bien du très gros temps, et il fallait veiller. Mais tant qu’on a devant soi de l’espace libre, de l’espace pour courir ! …
Yann et Sylvestre étaient à la barre, attachés par la ceinture. Ils chantaient encore la chanson de Jean-François de Nantes ; grisés de mouvement et de vitesse, ils chantaient à pleine voix, riant de ne pas s’entendre au milieu de tout ce déchaînement de bruits, s’amusant à tourner la tête pour chanter contre le vent et perdre haleine. » (p.566)
Des actions qui nous plaisent et qui nous concernent :
Les Farôts de la Côte-Bleue est une Association Art et Culture (consultez leur programme de l’année sur leur site et leurs réalisations passées, sur Facebook) Le choix de leur nom est expliqué dans leur présentation, que je vous rapporte :
"Fondée le 23 juin 1995, par René Tellenne, si cette association s'appelle Les Farôts de la Côte-Bleue c’est pour évoquer les farôts, qui étaient des feux, allumés jadis sur cette côte par tous les propriétaires locaux, afin de guider les navires ou d’alerter tous les habitants de l’arrivée des corsaires anglais ou espagnols.
Cette association se donne pour vocation de promouvoir la ville de Sausset-les-Pins ainsi que la Côte-Bleue sur tous les plans : culturel, artistique, touristique et sportif."
Les Formations ou Manifestations de Carry Voile prévues en avril :
Le vendredi 11 avril de 18h à 20h30, soirée Formation Espace nautique Roger Grange : Consulter le bulletin de météo marine (gratuite) animée par Jean-Pierre M.
Adhérents ou non, si vous êtes intéressé(e), pensez à vous inscrire sur le site Carry Voile une quinzaine de jours à l’avance.
Rappel : nos Sorties en Mer, sur plusieurs voiliers de Carry Voile, ont lieu les mercredis et samedis de 10h à 17h …
… et un dimanche par mois : le 13 avril .
Adhérents ou non, si vous êtes intéressé(e), pensez à vous inscrire sur le site Carry Voile une quinzaine de jours à l’avance : vous recevrez un mail de réservation immédiatement mais cette sortie ne pourra vous être confirmée que la veille au soir, uniquement si la météo la permet.
Rappel des Formations et Manifestations déjà prévues pour mai et juin :
Le vendredi 16 mai, soirée Formation (gratuite) de 18h à 20h30 Espace nautique Roger Grange : Le Réglage des Voiles*, animée par Joël F. et Jean-Jacques M. (*perfectionnement de la formation du 6 décembre 2024)
Le samedi 10 mai une Régate, sera organisée par Charles S. et Philippe R. avec la participation active de tous les skippers de Carry Voile.
Le vendredi 13 juin : soirée Formation gratuite : Le balisage et la navigation en rade de Marseille, animée par Joël F. avec la collaboration de Jean-Pierre M. ; Jeanpy et Denis S.
Notre QUIZZ :
Enfin, d’après une idée de Joël F., nous vous proposerons chaque mois quelques questions auxquelles vous pourrez nous répondre dans vos commentaires. Vous trouverez une réponse détaillée dans la Newsletter de Carry Voile du mois suivant.
Choisissez la question qui vous convient :
1) Question pratique, pour le régatier :
Je sors de l’avant-port de Carry-le-Rouet, largade force 5, et je vais à Carro. Mais le bateau gîte à plus de 25° et il est ardent. Que dois-je faire ?
2) Question-devinette pour tous les amateurs de Voile :
Dans la cuisine on me surnomme : « l’or rouge », mais pour les Voileux, je suis surtout un élément fondamental du bateau : qui suis-je ?
Sur ce, je vous souhaite bon vent, belle mer et bonnes lectures à tous... Mais vous pouvez aussi retrouver le plaisir d'écrire : vos commentaires ! :) Yveline L.
N.B. Dans le respect de la propriété intellectuelle, les photographies de cette Newsletter ont, en majorité, été réalisées par Denis S. ; affiche ou logo, par Jean-Pierre M., skippers de Carry Voile.